Book Review : La nuit des enfants rois

Hello les ptits loups, aujourd’hui on se retrouve pour une nouvelle critique littéraire 😊 Je vous parle donc de « La nuit des enfants rois », de Bernard Lenteric, sorti en 1981. Je l’avais lu à l’âge de 13 ans, et dans mon souvenir j’avais adoré. J’étais donc très impatiente de me replonger dedans. Sauf que là, je ne comprends pas pourquoi il m’avait fait une telle impression à l’époque… Mais bon, commençons par le début, à savoir le résumé…

 

La nuit des enfants rois – Bernard Lenteric :

L’histoire commence en 1971, aux Etats-Unis. Jimbo Farrar, brillant informaticien, traite les données du programme « Chasseur de Génies ». Il s’agit d’une expérience menée par la multinationale Killian Incorporated, destinée à dénicher des surdoués parmi les enfants âgés de quatre à six ans. Jusqu’à présent, rien de bien significatif. Sauf que ce soir-là, le super-ordinateur avec lequel Jimbo Farrar travaille détecte quelque chose. 7 dessins, provenant de 7 endroits différents du pays. Jimbo, lui-même surdoué, comprend tout de suite que les enfants qui les ont réalisés ne sont pas comme les autres. Il part à leur rencontre, et son intuition se confirme. Il est bien face à 7 génies. Mais pas juste des génies. Ils sont encore un cran au-dessus, ils se cherchent, s’appellent.

Dix ans plus tard, trente surdoués repérés durant l’expérience sont rassemblés lors d’une cérémonie par Killian Inc, qui décide d’ouvrir une école spécialement pour eux. Les Sept sont alors réunis pour la première fois, sous l’œil attentif de Jimbo, qui a veillé sur eux de loin durant une décennie. Mais le bonheur des adolescents est de courte durée, car un drame vient les frapper ce soir-là. Une agression terrible, qui créera chez eux une haine implacable et meurtrière. Ces Sept, qui ne forment plus qu’une seule entité désormais, n’ont alors qu’une idée en tête : se venger. Et quand sept génies, qui fonctionnent comme un seul être, décident de se venger, il n’y a pas grand-chose qui puisse les arrêter. Sauf peut-être Jimbo, mais en a-t-il réellement envie ?

Ce que j’en ai pensé :

Pour être honnête, j’ai eu un mal fou à rentrer dans le récit… J’ai vraiment dû m’accrocher pour aller jusqu’au bout ! C’est un de ces cas où une histoire commence bien, est très prometteuse, a tous les ingrédients pour faire un truc de fou, et…Pfiuuuut, ça se dégonfle comme un mauvais soufflé ! C’est extrêmement rageant et frustrant, parce qu’on sent qu’il y avait un énorme potentiel. Mais on a l’impression que l’auteur est complètement passé à côté. Je blâme son éditeur aussi d’ailleurs… C’est à croire que personne n’a relu son texte et ne lui a dit qu’il n’avait pas abordé LES points cruciaux de l’histoire.

Lenteric zappe complètement la psychologie des personnages. A peine s’il l’effleure chez Jimbo (et encore, je le dis pour être gentille). Mais rien sur sa lutte intérieure concernant les Sept, le dilemme et le tiraillement mental qui le rongent entre dénoncer leurs actes ou continuer à les protéger. Et pourquoi pas se joindre à eux car au fond il ressemble plus à ces gamins qu’au reste de monde. On sait par exemple qu’avant l’âge de 15 ans, lui-même était très violent, et puis apparemment ça a changé mais on ne sait pas pourquoi ni comment…On aurait aimé le voir peut-être rebasculer à nouveau dans son côté sombre, embrasser le combat des Sept, quitte à ce que ce soit pour un court moment seulement, avant de revenir à la raison. Mais pour ça il aurait fallu qu’il y ait une réelle interaction entre lui et le groupe, profonde et presque mystique. Ce que l’auteur s’est bien gardé de faire…On sait et on sent partiellement qu’il y a une connexion entre eux, mais Lenteric ne va pas assez loin et limite un maximum les moments d’échanges entre Jimbo et le groupe tout entier.

De la même façon, la psychologie des Sept passe complètement à la trappe ! A part à quelques brefs moments, mais qui servent juste à souligner la vraie haine meurtrière de l’un d’entre eux. Pour le reste, on n’a pas d’indications sur leur fonctionnement. Alors que ce serait ça le véritable point fascinant dans cette histoire ! Comment pensent-ils ? Comment réfléchissent-ils, individuellement et en tant que groupe ? L’auteur nous annonce juste qu’une fois réunis, ils fonctionnent comme un seul esprit, une seule entité… Ok et concrètement ça donne quoi ? Comment prennent-ils leurs décisions ensemble, qu’est-ce que ça donne quand ils discutent pour mettre au point un plan, est-ce que l’un joue les leaders, y a-t-il des affinités plus grandes entre certains ou sont-ils tous en symbiose parfaite ?

Et surtout, y a-t-il des désaccords entre eux sur la direction à prendre ? Ça aurait été vraiment nécessaire d’aborder ce dernier point en particulier, vu certains rebondissements de l’histoire. Parce que tels quels, ceux-ci n’ont aucun sens ! Alors qu’il n’y a aucun signe de dissensions entre les Sept, que pour chacun le groupe est le seul lieu d’amour et de compréhension qu’ils connaissent, bref un « à la vie à la mort » absolu et indestructible, voilà que deux d’entre eux en trahissent deux autres ! Comme ça, sorti de nulle part, sans signes avant-coureurs, sans explication ni rien… L’auteur donne un début de justification, mais qui ne fait pas le poids face à la force du groupe. En tout cas pas en l’état, car à aucun moment on a accès à la pensée des Sept. Et sans cela, cette trahison ne tient pas la route.

La nuit des enfants rois - Critique et avisDernier point négatif, il y a plusieurs moments où j’ai trouvé qu’il ne se passait pas grand-chose d’intéressant. Des longueurs où je me disais: Bon viens-en au fait mec ! Durant tout le livre l’auteur fait croire que « vous allez voir ça va être une haine meurtrière, implacable, avec une intelligence glaciale, cruelle et blablabla… ». Et au final, rien quoi…Vraiment le soufflé qui retombe. On s’attend à un truc énorme, une destruction totale créée par une folie furieuse et dévastatrice ; alors qu’en fait là on a juste envie de dire : « Ouais… Et après ? ». Ok les meurtres sont très bien planifiés et exécutés, en particulier pour des gamins (certes surdoués mais quand même). Cela dit ils n’ont rien d’exceptionnel, surtout quand on sait qu’ils sont commis par des génies aussi froids. Il y avait moyen de faire tellement plus avec ça ! On peut éventuellement souligner un certain degré de sadisme et de perversité, accentué par le fait que les meurtriers n’ont que 15 ans. Mais c’est la seule chose sur laquelle je veux bien lâcher du lest… Après c’est peut-être parce que moi aussi je suis un brin psychopathe sur les bords, qui sait 😅

Plus sérieusement, même dans la description des meurtres l’auteur passe à côté de l’essentiel. Pas une fois on ne les vit du point de vue des Sept. Et c’est vraiment dommage car j’aurais trouvé plus intéressant de découvrir ce qu’il se passe dans leur tête à cet instant-là, comment ils évoluent en tant que ‘‘groupe-qui-ne-forme-qu’un-seul-être’’ au moment de passer à l’acte. Mais non, on est cantonné au mental des victimes, et même chez elles on ne perçoit pas vraiment la peur, l’angoisse ou autre… Tout dans ce bouquin se passe comme si personne n’avait d’émotions. Et comme tout se déroule vu de l’extérieur ça nous empêche totalement de nous connecter aux personnages et à l’histoire en elle-même…

Bref ce manque de profondeur et d’analyse psychologique des protagonistes créé un vrai sentiment de trop peu (ou de superficialité). Ce qui au final rend frustrante la lecture du bouquin. Sans parler de la fin, qui est complètement bancale.

En conclusion

Clairement je ne comprends pas pourquoi la version ‘‘ado de 13 ans’’ de moi-même a tellement adoré ce livre. Comme quoi, nos goûts évoluent parfois radicalement en grandissant ! Mais je comprends encore moins pourquoi ce livre a été un best-seller à sa sortie (il paraît en tout cas). Cela dit, pour ne pas faire preuve d’une totale négativité, je peux essayer de prendre du recul. Il se peut que le livre ait simplement mal vieilli…Je m’explique : ce bouquin date de 1981. Je peux donc comprendre que sur la partie informatique par exemple (qui est très présente dans l’histoire, un peu trop même !), les gens aient pu être impressionnés à l’époque. En ce qui concerne les Sept, il est possible qu’avec tout ce qu’on sait aujourd’hui sur les surdoués/génies, les personnages soient moins ‘‘impressionnants’’. Après avoir vu une série comme Scorpion par exemple, les prouesses des Sept n’ont rien d’exceptionnel. Et concernant leur folie meurtrière, là aussi c’est peut-être parce qu’entre-temps j’ai lu bien pire…

Donc il se peut que le problème ne vienne pas uniquement du livre qui a mal vieilli, mais aussi d’un petit côté blasé qu’on aurait aujourd’hui… Et qui ferait qu’à la lecture on se dise, encore une fois: « Ouais… Et après? » 😄

Mais honnêtement, même en me remettant dans le contexte de l’époque à laquelle il est sorti, j’ai vraiment du mal à comprendre pourquoi ce bouquin a eu un tel succès. Au point d’être considéré comme « le roman culte de Bernard Lenteric », comme le dit la quatrième de couverture…Bref, je ne le recommande vraiment pas, sauf si vous avez du temps à perdre.

Booon, je vais peut-être m’arrêter là pour cette critique (qui porte vraiment bien son nom pour le coup 😜). J’espère avoir quelque chose de plus positif à vous raconter au sujet de ma prochaine lecture. Je ne l’ai pas encore choisie, mais promis je posterai ça sur Instagram dès que ce sera fait.

Bonne semaine les ptits loups 😃

 

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