L’écriture est une passion qui demande des sacrifices.
C’est le propre d’une passion je crois… Peu importe la vision romantique qu’on en a 😄
L’image de l’écrivain installé à sa table au milieu de la nuit (bon ça c’est mon cas 😂) ou assis au bord d’une rivière en pleine campagne, son carnet sur les genoux, entouré par le chant des oiseaux, le murmure du vent dans les arbres… Et qui écrit, écrit, écrit sans plus s’arrêter, jusqu’à ce que la source se tarisse et qu’il puisse envoyer son manuscrit à un éditeur… C’est beau n’est-ce pas ? Bucolique… Et totalement faux !
Bon, peut-être pas totalement, mais en tout cas ce n’est qu’un fragment de la réalité. L’image déformée d’un fantasme. Parce qu’en vrai, l’écrivain quand il rentre, Bobonne lui tombe dessus et pique une crise parce qu’il a disparu pendant quatre heures pour écrire. Alors qu’elle, elle voulait passer l’après-midi avec lui. Et puis aussi, il n’a pas réparé la fuite dans la salle de bain comme il l’avait promis. Et vu l’heure, il n’aura pas le temps de se changer avant le dîner avec ses parents ! Comment ça il ne vient pas ? Qu’est-ce que je vais dire à Maman, elle va être vexée ! Quoi, encore travailler ? Mais il vient déjà d’écrire pendant quatre heures !
L’écriture est une maîtresse. Une maîtresse exigeante. Passionnée et passionnelle aussi, qui accapare l’esprit et les sens de celui ou celle qui succombe à ses charmes. Et on y succombe volontiers ! De tout notre cœur, de toute notre âme, notre être tout entier qui s’embrase avec elle… Elle passe avant tout.
Un peu moins par moments, c’est vrai (une maîtresse aussi a besoin de se reposer). Et à d’autres, il y a des prises de tête (normal dans une relation volcanique comme celle-ci). Des doutes, des engueulades, des mensonges qu’on se raconte à soi-même. Parfois aussi un éloignement, parce qu’on n’en peut plus d’être ainsi accaparé par cette maîtresse… Puis on finit par y revenir. Encore et toujours. C’est une relation pour la vie.
Mais elle exige des sacrifices. Comme une déesse terrible, qui requière des offrandes pour bénéficier de sa protection.
Après la charmante scène au bord de la rivière, l’écrivain va passer des jours, des semaines à retravailler son texte. Le relire, le corriger, le réécrire… Parfois jusqu’à en pleurer… L’angoisse lancinante du curseur narquois, cette petite barre noire qui clignote inlassablement, comme si elle te narguait… Quelle chienne celle-là !
Pourtant malgré tout, le reste n’existera plus. Un verre avec des amis ? J’peux pas, j’ai écriture. Aller voir la famille ? Non, j’ai un chapitre à finir. Un ciné ? Merci, mais j’ai ma propre histoire à raconter ! Redécorer le salon ? Fais comme tu veux Bibiche, tant que tu ne touches pas à mon bureau… Préparer le repas ? Pizza Hut ça existe !
Des tas et des tas de petits sacrifices plus ou moins fréquents, que l’on fait volontiers, qui ne nous paraissent même pas être des sacrifices, mais qui au final peuvent parfois nous couper du monde, voire provoquer l’incompréhension de nos proches… Qu’on ne remarquera même pas d’ailleurs…
Quand je vous dis que l’écriture est une maîtresse… 😄
Une maîtresse qui nous rend infidèle à notre propre vie ! 🤣
Et le pire, c’est qu’on en redemande ! 😜
Dans mon dernier article, je vous parlais de mon désamour pour l’écriture et pour mon roman. J’étais en froid avec ma maîtresse. Puis cela s’est un peu calmé. Nous ne sommes pas revenues au top, mais suffisamment pour pouvoir finir la réécriture de L’oubliée du lac.
Seulement voilà, pour ce faire, j’ai dû renoncer à certaines choses. Cela explique mon absence sur ce blog, YouTube et les réseaux sociaux. Je ne parviens pas à trouver l’équilibre. Peut-être suis-je trop entière, je ne sais pas. Le fait est que je suis soit à fond sur mon roman, soit à fond sur la production de contenus. Impossible de faire les deux. Et j’ai assez joué aux montagnes russes ces derniers mois, en essayant de jongler. J’en ai eu marre.
J’ai donc privilégié mon roman pendant quelques semaines et tant pis pour le reste. Cela a été mon sacrifice (en plus de mes nuits, mon sommeil, ma santé mentale… 😅).
Depuis la fin de ma réécriture (il y a une dizaine de jours), je prends du temps pour moi. Et ça fait du bien ! 😃 J’avais envie d’autre chose pour souffler un peu. L’art journaling m’attire beaucoup. J’ai commencé à suivre un cours de dessin aussi. Je regarde des séries. Bref, je récupère et je recharge les batteries, après les mois de torture mentale que j’ai traversés durant cette réécriture.
Il m’arrive de culpabiliser. Encore trop souvent. C’est comme ça que je sais qu’il est trop tôt pour recommencer à travailler. Ça et l’angoisse qui monte en moi à l’idée de m’y remettre 😬 Pour l’instant, l’envie n’est plus là en ce qui concerne YouTube. Alors je n’ai pas envie de forcer (ça se verrait sur ma tronche de toute façon ! 😅). Même Instagram et Facebook me saoulent en ce moment.
Peut-être que ça reviendra d’ici une ou deux semaines. Je l’espère car on fêtera bientôt le premier anniversaire de ma chaîne et j’avais prévu un petit quelque chose pour l’occasion… On verra bien…
Je tiens cependant à vous remercier. Malgré l’absence de nouvelles vidéos et de publications sur Instagram, je continue à avoir des vues et des nouveaux abonnés. Cela me fait chaud au cœur de voir que certains parmi vous continuent à me suivre et seront là quand les contenus reviendront. Merci beaucoup à vous ! ❤🤗
A bientôt